Gros ras le bol!
Le dimanche avait pourtant bien commencé, je m'étais mise au travail bien décidée à avancer. Et puis coup de fil de ma mère, il était juste un peu plus de huit heures. Et c'est reparti avec ses histoires de syndic.. toujours en guerre contre le monde entier. Un coup de fil de 20 minutes, pour cette histoire de "bonnes femmes", comme elle dit. Les bonnes femmes, ce sont les autres, celles qui font, qui parlent, qui revendiquent, à tort ou à raison d'ailleurs. Trois fois par semaine, je reçois ces longs coups de fil, où elle me ressasse ces histoires. Et ce matin, j'ai craqué, à l'idée que pendant un mois, nous allons vivre côte à côte, chez elle d'abord, puis chez moi. Ras le bol, ça fait des années que je passe mes "vacances" enfermée avec elle, à suivre le rythme qu'elle m'impose, à être gentille. Ras le bol, parce que c'est moi, qui vis à plus de 1000 kilomètres, qui dois supporter tout cela, alors que mes frères, qui eux vivent à 50 minutes de chez elle, ne la voient guère que quelques jours par an, et n'ont droit, eux, qu'à un coup de téléphone par semaine, où elle évite bien de ressasser ses histoires. Ras le bol qu'elle me raconte les vacances de mes frères, souvent partis pour de longs week end, sans état d'âme!.. Ras le bol de me sentir devenir aigrie! Envie de prendre de vraies vacances, de partir, sans sentiment de culpabilité pour m'être éloignée des uns ou des autres. Refus catégorique de devenir comme ça, d'empêcher un jour mes filles de vivre.
Douceur de l'abandon: les paupières encore entr'ouvertes, il sourit.. il rit.. dans un bien-être confiant. Instants fugaces à saisir, à capturer, pour des provisions de bonheur. 
